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26/04/2009

Vive l'indiscipline!

Ceux qui ont vu le film d'Henri Verneuil I comme Icare (1979) se souviendront d'une séquence apparemment fantaisiste et qui cependant reconstitue une véritable expérience scientifique. Celle-ci est connue sous le nom d' "expérience de Milgram" du nom de son concepteur. Elle montre le rôle anesthésiant du respect de l'autorité pour une majorité d'individu. A travers elle, Stanley Milgram cherchait à comprendre par quels mécanismes, à l'époque nazie, des citoyens ordinaires avaient pu se rendre complices des pires horreurs.

Voilà qu'une chaîne de télévision vient de reconstituer cette expérience. Sur 80 volontaires - qui n'ont été ni drogués ni hypnotisés - une majorité a infligé ce qu'elle croyait être de vraies décharges électriques de 480 volts à des comparses de l'émission.

D'où nous vient ce préjugé que l'obéissance est une vertu ? A qui et à quoi profite-t-il ?

http://www.psychomedia.qc.ca/pn/modules.php?name=News&fil...

01/03/2009

Pourquoi n'entendons-nous jamais Cassandre ?

 

 

Cette note figure désormais dans le recueil

Les ombres de la caverne

Editions Hermann, juillet 2011

26/02/2009

Eugénie Vegleris

Un bon nombre de ceux qui se rangent eux-mêmes dans le clan des «pragmatiques» et des hommes d’action honnit publiquement le mot «philosophie». Un de mes amis, à sa première réunion d’un comité de direction dans lequel il venait d’être coopté, a eu le malheur de prononcer ce mot, disant : «Ma philosophie du développement de notre entreprise…» Suivait une déclaration qui relevait tout-à-fait des dogmes managériaux en vigueur. Il n’empêche qu’à la sortie de cette réunion, l’un des caciques le prit par la manche et lui souffla à l’oreille : « Quand tu dis philosophie, j’espère que tu penses business ». Gardons-nous de ne voir là qu’une anecdote : s’assurer de l’orthodoxie du vocabulaire est, pour un système, le premier rempart contre les dérives qui pourraient le transformer. Nous ne pensons qu’au moyen des mots et décider du lexique à utiliser confère le pouvoir sur les représentations mentales, donc sur les esprits.

EVegleris.gifN’en déplaise à ce barbare, si la vie – notre vie – est quelque chose d’important, la philosophie doit l’être également. C’est en tout cas le sentiment que je retire de la lecture du récent ouvrage d’Eugénie Vegleris : « Vivre libre avec les existentialistes ». Eugénie a eu ce culot, il y a quelques années, de vouloir rapprocher questionnement philosophique et problématique des entreprises, et, pour ce faire, d’abandonner sa chaire de professeur. L’aventure semble avoir réussi à l’une comme aux autres. Ce nouveau livre s'adresse davantage à la personne qu'aux organisations car, en ce moment, beaucoup de processus convergent pour faire de celle-là un être machinal plus qu’un esprit doué de pensée et de libre-arbitre.

La clarté du propos a de quoi rassurer n’importe quel béotien qui aurait gardé de sa période scolaire des souvenirs mitigés de Kierkegaard, Jaspers, Sartre ou Beauvoir. Ce petit livre d'une centaine de pages est un trésor de synthèses limpides. Mais il est également riche de phrases vigoureuses: il vient nous chercher là où la conscience veille encore et ne nous lâche plus! Il jette des lueurs sur notre condition et permet d’approfondir cette phrase de je ne sais plus qui : «Ce qui compte, ce n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce que nous faisons de ce qu’on a fait de nous».

Ce qui compte, reprend Eugénie Vegleris, c’est d’«approfondir cette condition humaine jusqu’à y trouver la liberté dont nous sommes capables ». Vous êtes prévenus: surtout ne l'achetez pas!